17 janeiro, 2009

Polémicas sobre a arte moderna e arte contemporânea

Les polémiques à propos de l'art moderne et de l'art contemporain, en France, ne sont pas nouvelles. Elles opposent, le plus souvent, les tenants de la tradition esthétique aux partisans de l'innovation artistique. Elles remontent, pour le moins, au XIXe siécle, où l'académisation de la peinture néo-classique, art officiel, fut combattue par Gustave COURBET, Edouard MANET, les peintres impressionnistes, etc. Elles se sont poursuivies pendant tout le 20e siécle, où se sont bousculés mouvements, écoles et doctrines artistiques: fauvisme, cubisme, surréalisme, expressionnisme, abstractions, figurations et réalismes divers, hyperréalisme, art brut, cinétique, optique, conceptuel, minimal, sociologique, etc. La phase actuelle de ces polémiques a débuté, on peut le penser, avec la publication dans la revue Le Débat, en mars 1981, d'un article de Claude LEVI-STRAUSS, Le métier perdu, dans lequel le célébre anthropologue se lamentait de l'état de déviation dans lequel, selon lui, se trouvait alors la peinture et le métier du peintre. En octobre de la même année la revue Critique publiait un article de Jürgen HABERMAS, La modernité, un projet inachevé. Le Débat, encore, consacrait un dossier àModernes et Post- modernes, en septembre 1982. En 1983, paraissaient le livre de Jean CLAIR,Considération sur l'état des beaux-arts. Critique de la modernité, autre jalon important, et celui de Gilles LIPOVETSKY, L'ére du vide, essais sur l'individualisme contemporain. La controverse fut relancée et prit une nouvelle tournure en 1991 lorsque la revue Esprit publia un premier dossier attaquant violement l'art contemporain et quelques unes de ses figures emblématiques, Marcel DUCHAMP, Andy WARHOL, Daniel BUREN, etc. Par ailleurs, vers le milieu de la décennie 1980, le débat à commencé a se déployer dans ses véritables dimensions, débordant le terrain de l'esthétique et des goûts artistiques pour s'inscrire dans celui, plus essentiel, de l'anthropologie, du culturel, du politique. En ont témoigné, notamment, la publication, en 1984, du livre de Jean-Paul ARON,Les Modernes, de celui d'Alain FINKIELKRAUT, La défaite de la pensée (1987), et, quelques années plus tard, de L'Etat culturel, essai sur une religion moderne de Marc FUMAROLI, (1991). A cette turbulence éditoriale, il faut joindre, à partir de l'ouverture du Centre Georges Pompidou, en 1977, le fort accroissement des expositions organisées par les institutions muséales et les structures mises en place et soutenues financiérement par le ministére de la Culture et/ou les collectivités locales, en particulier, à partir de 1982, les FRAC (Fonds régionaux d'art contemporain) et les Centres d'art contemporain. Le commerce de l'art pendant ces quelques années fut florissant et les galeries privées se multipliérent. Jusqu'à la sévére crise du marché de l'art au tournant des années 1980-1990. Crise non encore résorbée en 1998.

Dans les méandres et les excés de la polémique, on a oublié qu'elle était constituée d'une (déjà longue) histoire et qu'elle dépassait (toujours) son objet et ses propos apparents, précisément. Il nous a semblé que ces dimensions devaient être rappelées et réintroduites dans la discussion qui, sans elles, devient opaque, incompréhensible, élitaire. C'est ce qui nous a conduit à créer la base de données qu'on trouvera dans ces pages Web et qui ont pour ambition de contextualiser la polémique, de lui restituer ses références. Cette base de données a été conçue comme un instrument d'information à destination d'un large public intéressé par l'art contemporain et les questions soulevées dans le cours de la polémique. Aux "professionnels", cet outil devrait apporter des éléments documentaires qui, à notre connaissance, n'existent pas sur l'Internet.

Nous avons choisi de structurer cette base de données sous la forme d'une chronologie commentée, forme qui s'adapte bien à l'outil Internet et aux ressources multimédia et hypertextuelles du Web. Cette chronologie est construite sur 3 classes d'orientation et de documentation : une liste bibliographique (dans laquelle on comprend le matériel écrit paraissant dans la presse, les magazines, les revues), une liste d'expositions, une liste d'événements rattachés, directement ou non, à l'art contemporain. Cette base de données, dans l'état actuel (mars 1998) est incompléte et restera longtemps en travaux, à la fois pour des raisons matérielles de mise en ligne et de collecte des informations. Certaines années de la chronologie sont largement documentées, d'autres le sont sensiblement moins : ce déficit sera progressivement comblé dans les mois...et les années à venir.